Cela fait environ une semaine que je suis à présent sur Biarritz, et je dois dire que je me suis surtout concentré sur le déménagement, pas tellement sur la ville elle-même. Du coup je ne connais encore rien des endroits branchés de la ville, des bars les plus populaires, et même le nom des rues m'échappe! J'ai pas mal de temps devant moi, je vous l'accorde, et je rattraperai ce genre de lacune très vite. Déja je sais où se situe l'université et où j'habite, ce qui est au final le plus important. Enfin non, une chose m'échappe encore: l'endroit où se trouve Laora. Je scrutte les rues dans l'espoir de la croiser, et depuis deux jours je commençait sérieusement à désesperer. Aujourd'hui je n'avais rien fait de bien intéressant, en me levant j'avais pris un petit déjeuner rapide, avait enfilé un short et un t-shirt et était parti courir. Il y'avait deux avantages à le faire: le premier était que j'entretenais mon corps de rêve, et le deuxième que cela me permettait d'arpentait les rues et de me familiariser avec les payages que m'offrait cette ville. En rentrant chez moi deux bonnes heures après, essouflés et soulagé d'avoir retrouvé mon chemin sans trop réfléchir, j'avais immédiatement filé sous la douche. Les goutes d'eau dégoulinaient par centaine le long de mon corps, et je me laissais aller à fermer les yeux et à réfléchir à ma situation. Ce que j'avais fait était risqué, je m'étais jetté corps et âme sur cette ville en sachant que Laora s'y trouvait, mais n'avais-je pas fait la plus grosse erreur de toute ma vie? Non, tout bien réfléchi c'est le fait de l'avoir trompé qui était la pire. Je ne me l'explique toujours pas d'ailleurs, je suis rongé par le remord et la nostalgie depuis, je maudis l'être humain à la fois pour ses faiblesses et à la fois pour le fait qu'il ne puisse jamais faire machine arrière.
En sortant de la douche, je m'habillais sans même prêter attention à ce que j'enfilais. C'est une fois que ce fut fait que je constatais dans le miroir de la salle de bain que je portais un polo noir et un jean. Je finissais de me préparer, mettant un peu de gel dans mes cheveux puis du parfum.

Le reste de la journée ne vaut même pas la peine d'être évoqué tellement elle manque d'interêt. Aux environs de minuit, alors que j'étais toujours dehors j'apperçevais un endroit qui attirait apparament pas mal de jeunes. Une boîte de nuit. Ca faisait une éternité que j'étais pas entré dans un endroit comme celui là, mais je ne sais pas pourquoi j'avais envie de retenter l'expérience. Une intuition très certainement, un sixième sens. Car une fois à l'intérieur, alors que j'étais accoudé au bar, un grand sourire s'afficha sur mon visage. Finalement c'était au moment où je m'y attendais le moins que je la trouvais enfin. J'avalais mon gin cul sec, m'apprêtais à me lever et aller la voir quand un gars plutôt bien fait et blond me coupa la route et l'invita à danser. Je voyais rouge, et c'est un euphémisme! Je comprenais enfin le sens du mot "jalousie". Elle avait le droit de sortir avec n'importe qui bien sûr, c'est moi qui avait fait une connerie! Mais le voir de mes propres yeux me répugnait et m'agaçait. Je méritais amplement ça, et ne pouvais rien dire. Je pris l'initative de commander un autre verre d'alcool, histoire de me remettre de ce qui venait de m'aveugler à vie. Je trempait mes lèvres dans le liquide, quand la scène qui se déroula devant mes yeux m'intrigua. Apparament, du moins c'est ce que ça laissait transparaître, le gars en question la draguait fortement et elle n'appréciait pas trop. Je pose mon verre sur le comptoir, sans lâcher des yeux le couple qui se déhanchait. Ses mains étaient bien trop balladeuses à mon goût et à celui de Laora aussi puisqu'elle le repoussa. Il n'avait pas apprécié et s'était emparré de ses poignets, la forçant à rester. Il n'en fallait pas plus pour que je me déplace. Furibond, je traversais la piste et lâcha d'une voix glaciale.

-Lâches la, imbécile!

-T'es qui toi? Mêles toi de tes oignons et dégages!

J'attrape alors le gars en question, qui surpris lâche la jeune femme. Je le tiens par le col en le fusillant du regard puis, raisonnablement, le relâche et lui ordonne de partir. Ce que bien sûr, il fait, n'ayant pas besoin que je sois plus explicite. Je me retourne alors vers Laora, conscient que ce n'était pas du tout comme ça que je m'étais imaginé revenir dans sa vie. Elle était encore plus belle que dans mes souvenirs, ce qui était affreusement injuste. Je suis plutôt têtu comme gars, et j'ai decidé qu'elle reviendrait vers moi. Je ne lâcherais pas prise, et elle finira bien par se rendre compte que je ne plaisante pas avec mes sentiments. Mais d'ici là elle aura l'occasion de se venger bien sûr, de m'en faire baver et peut être même de me faire tourner en rond pour au final me dire qu'elle ne veut plus de moi. Cette perspective je l'ai envisagé très sérieusement avant de déménager, et j'ai choisi au final de me lancer parce que je sais très bien que si je ne le fais pas j'aurai des regrets pour le restant de mes jours. Je m'étais imaginé une centaine de fois ce que j'allais bien pouvoir lui dire en la revoyant, et finalement aucun mot ne voulait sortir de ma bouche, c'était le néant.

-..Comment vas tu ?

Ok c'est pathétique. Mais il fallait bien que je dise quelque chose! C'était pas forcément l'endroit le plus approprié pour parler, mais je me contentais un peu de ce que j'avais! On avait l'air de deux ploucs au plein milieu de la piste de danse qui restaient complètement statiques mais en même temps je me voyais mal l'inviter à danser.. Elle allait me renvoyer sur les roses dans deux secondes alors autant éviter le plus d'humiliation possible!